La Commission européenne propose une interdiction sur une dizaine de produits en plastique

La Commission européenne propose une série de mesures visant à lutter contre les plastiques à usage unique. Dans le cadre d’une vaste campagne visant à réduire les objets en plastique et à débarrasser les rivières et les océans de la pollution, elle propose d’interdire 10 produits en plastique à usage unique, tels que le coton-tige, la coutellerie, les assiettes, les pailles, et les spatules. La commission croit fermement que ces objets peuvent facilement être remplacés par des matériaux durables.
Depuis 1940, le plastique est fabriqué en série. Selon les experts, l’Europe génère environ 25,8 millions de tonnes de déchets plastiques par an, dont moins de 30% sont recyclés, 31% se retrouvent dans des décharges et 39% sont incinérés. La Commission souligne que les plastiques à usage unique n’ont jamais été un choix économique ou environnemental judicieux. Cependant, le plastique est devenu profondément enraciné dans l’économie moderne et stopper son utilisation n’est pas un processus facile.
Le Royaume-Uni mène la révolution écologique en Europe
L’interdiction proposée par la commission impliquera un certain nombre de mesures. Par exemple, il deviendra obligatoire pour les producteurs de contribuer aux coûts de nettoyage et de recyclage des cigarettes, ballons, contenants pour aliments, sacs en plastique, lingettes humides et matériel de pêche en plastique. De plus, de nouvelles exigences concernant l’étiquetage pour les serviettes hygiéniques, les lingettes humides et les ballons seront imposées. Cette proposition nécessite toutefois l’approbation du parlement et des états membres, qui, espèrent-ils, se concrétiseront d’ici un an. Les interdictions seraient, elles, appliquées deux ans après l’adoption des propositions par les parlements.
Mais le Royaume-Uni a fait un effort supplémentaire en décidant d’interdire la vente de plastiques à usage unique dès le début de 2019. Cette interdiction comprend la vente de pailles en plastique, de spatules et de cotons-tiges en plastique. La Première ministre Theresa May a fait cette annonce lors d’une réunion avec les chefs de gouvernement des pays du Commonwealth et a également souligné que le Royaume-Uni a prévu un financement de 61,4 millions de livres sterling pour soutenir la recherche et aider les pays du Commonwealth à mettre fin aux déchets plastiques entrant dans les océans.
Cette initiative constitue un pas en avant dans la démarche de réduire les déchets plastiques évitables, ce qui constitue l’un des plus grands défis environnementaux auxquels la planète entière est confrontée. Cette interdiction fait partie du plan environnemental du Royaume-Uni sur 25 ans visant à aider à purifier les rivières, les plages et les océans des plastiques nocifs et à sauver la faune marine. Au Royaume-Uni, les plus grands supermarchés soutiennent les efforts du gouvernement. Ils se sont engagés à éliminer les emballages en plastique inutiles d’ici 2025.
L’interdiction du plastique porte ses fruits dans certains pays africains
Le Bruxelles et la France ont également annoncé leur intention d’interdire la production de plastique à usage unique d’ici à 2020. En fait, la France a lancé sa révolution écologique en 2015 en interdisant aux supermarchés et à certains magasins de vendre des sacs en plastique d’une certaine dimension. En 2016, il a annoncé l’interdiction totale des gobelets, des assiettes et des couverts en plastique, qui devrait entrer en vigueur en 2020. Il s’agissait du premier pays européen à le faire. Néanmoins, cette date limite est maintenant considérée comme irréaliste par des nombreuses organisations dans le pays. Selon elles, la transition vers des alternatives respectueuses de l’environnement est un processus long et ils ont besoin de plus de temps et d’aides pour changer.
Dans certains pays européens, des groupes industriels font même valoir que le fait d’interdire des articles spécifiques tels que les pailles pourrait détourner l’attention populaire des changements politiques très importants, tels que des investissements plus considérables dans les systèmes de collecte et de recyclage des déchets. Ces organisations réticentes insistent que l’interdiction sur les produits en plastique ne sont pas la solution et n’apporteront pas le changement structurel ciblé nécessaire pour fonder une économie durable.
Alors que de nombreux pays européens s’interrogeaient encore sur l’utilisation de plastique à usage unique, d’autres pays africains avaient déjà appliqué avec succès des lois semblables avec succès. Le Rwanda a complètement banni les sacs en plastique depuis 2008. Son utilisation peut entraîner une lourde amende ou une peine de prison. L’interdiction du plastique n’était qu’un point de départ dans le pays qui compte devenir totalement durable d’ici 2020. Depuis 2017, le Kenya, pour sa part, a également interdit la production et la vente de sacs en plastique et est le premier pays à proposer les mesures les plus sévères: la personne qui est reconnue coupable peut encourir jusqu’à 4 ans de prison ou une amende de 38 000$.
Encourager les investissements dans de nouveaux types d’emballage
Parallèlement aux interdictions proposées, des efforts sont déployés pour stimuler les investissements dans de nouveaux types d’emballages et pour créer un marché pour les plastiques recyclés. Les nouvelles règles proposées par la Commission obligeront les états membres à collecter 90% des bouteilles en plastique à usage unique d’ici 2025. Cette mesure devrait générer les volumes requis pour une industrie du recyclage florissante qui devrait atteindre une valeur de 35 milliards d’euros d’ici 2020.
Au Royaume-Uni, le gouvernement collabore avec l’industrie de l’emballage pour développer des alternatives durables. Divers soutiens économiques sont en cours de discussion avec l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, de la production et de la vente au détail afin de faciliter la réutilisation et d’améliorer les taux de recyclage. Des mesures fiscales sont également mises au point pour soutenir l’innovation en termes de recyclage et de création d’alternatives durables, telles que des gobelets en papier à café personnalisés – une initiative bien accueillie par la Food and Drink Federation.
Les tasses à café jetables compostables sur mesure, par exemple, bénéficient d’une croissance saine. 100% écologiques, ils sont reconnus comme une solution puissante de gestion des déchets. Même si leur durée de vie est courte, ils ont la capacité de détourner radicalement des montagnes de déchets des sites d’enfouissement. Ils peuvent être envoyés sur des sites de compostage où ils se biodégradent en matières organiques aussi rapidement que des feuilles. Une fois biodégradée, cette masse peut être utilisée comme engrais riches en nutriments.